- bouse
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bousen. f. Fiente des ruminants.⇒BOUSE, subst. fém.Excrément des bovins. L'on entendit le bruit doux et rythmique des bouses étalées (ZOLA, La Terre, 1887, p. 76).— P. métaph. :• 1. J'entends : « Cloc... cloc... cloc » Je me rappelle ce vers de jeunesse de Costals : les baisers des amants sont des bouses qui tombent. La ressemblance ne m'avait jamais frappé.MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1232.— Arg. milit. (aviat.). Expr. Atterrir comme une bouse :• 2. Atterrir en épatant lourdement l'appareil, esc. S-132, juin 18. — Image prise directement de la bouse qu'une vache flaque à terre, ...ESN. Poilu 1919, p. 109.PRONONC. ET ORTH. :[bu:z]. La majorité des dict. enregistre uniquement bouse. Cependant Ac. 1798 admet bouse ou bouze. Cf. aussi GATTEL 1841, LAND. 1834 et FÉR. Crit. t. 1 1787 qui écrit boûse ou boûze en indiquant que bouse est le plus en usage.ÉTYMOL. ET HIST. — Début XIIIe s. (RECLUS DE MOILIENS, Miserere, CCIV, 12 dans GDF. Compl.).Orig. inc., peut-être gaul., les corresp. du mot étant relevés dans les domaines fr., prov., piémontais et ligure (REW3, n° 1225; v. aussi LEBEL, § 157, 298, 566) mais l'hyp. selon laquelle bouse serait un adj. dér. de boue d'orig. gaul. : bau -osa, substantivé apr. ell. d'un subst. exprimant la même notion que merde (DAUZAT Ling. fr., pp. 225-228 et Fr. mod., t. 11, pp. 31-36) fait difficulté du point de vue de la forme. D'autre part l'hyp. d'un empr. à bovosa dér. de bos (bœuf) (De Gregorio dans Romania, t. 51, p. 529) acceptable du point de vue phonét. doit être écartée pour des raisons morphol., le suff. -osus pouvant difficilement former un subst. désignant un produit, à partir d'un nom d'animal (Dauzat dans Fr. mod., t. 11, pp. 31-36).STAT. — Fréq. abs. littér. :73.DÉR. Bouseux, subst. masc., pop. Paysan. Synon. bousoux, cul-terreux. Alors c'est sur lui que Sulphart passa sa rage : — nature, toi tu t'en fous, bouseux, t'as pas soif. C'est pas l'usage de boire quand on est aux champs (DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 233). — [buzø], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1885 d'apr. ESN.; dér. de bouse, suff. -eux. — Fréq. abs. littér. : 8.BBG. — DAUZAT (A.). Études de linguistique française. Paris, 1946, pp. 225-228. — DAUZAT (A.). Racine born., bourn.; français borgne; boue, bave et bouse. Fr. mod. 1943, t. 11, pp. 31-36. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 102; t. 2, 1972 [1925], p. 126. — SCHUTZ (A.H.). Fr. bouse « fiente de vache ». Studies in Philology. Chapel Hill. 1936, t. 33, pp. 10-14.bouse [buz] n. f.ÉTYM. XIIe; orig. obscure, p.-ê. d'un adj. d'orig. gauloise dér. de bawa (→ Boue) ou, selon Guiraud, à rapprocher de l'anc. provençal boza et de formes dial. proches d'un gallo-roman bobosa « renflé », croisé avec bobosa (ou bovosa) « de bœuf », d'où la forme bowosa, puis bouse.❖♦ Fiente des bovins. || De la bouse de vache. || Bain de bouse. ⇒ Bousage.1 (À la campagne) Un être humain normal, honnête et bien portant, ça sent la bouse fraîche, la chemise sure, la chique figée (…) Le Parisien, être essentiellement dépravé, se donne beaucoup de mal pour éliminer cette bonne odeur de santé.Cavanna, Cavanna, p. 104.2 Nous regardions, pendant des heures, les vaches; nous regardions choir, éclater les bouses; on pariait à celle qui fienterait la première.Gide, les Nourritures terrestres, V, 3.3 (…) dans cette étable, pleine de bouses sèches et creuses qui s'affaissaient avec un soupir quand j'y piquais le doigt (…)S. Beckett, Premier amour, p. 26.❖DÉR. Bousard, bouser, bouseux, bousier, bousiller, 1. bousin.
Encyclopédie Universelle. 2012.